EXPLOIT - EXPLOIT - EXPLOIT - EXPLOIT - EXPLOIT - EXPLOIT - EXPLOIT -
Coucou tout le monde ! Voici un recit qui m'a ete transmis ainsi que quelques photos et que je voulais partager avec vous. Trop fort !!!
Bonjour à tous,
Voici le récit d’un Finisher de la CCC du 27 Août 2010
Le vendredi 29 Août 2010, je participe à la course C.C.C.
C’est une course de 98 km avec un dénivelé de 5600 m.
Mon inscription a été validée mi février, je me suis bien entraîné, je suis prêt.
J’ai déjà couru 100 km à HK avec peu d’entrainement, mais j’ai été aidé pendant ma course. Il y a trois courses : la Courmayeur Champeix Chamonix , le départ est 10 heures , l'Ultra Tour du Mont Blanc 166 km le départ est 18 h 30 de Chamonix et le Tour des ducs de Savoie 108 km le départ est à minuit de Courmayeur .
Le matin de la course je reçois un SMS de l’organisation annonçant de la pluie. Nous sommes à Chamonix et nous allons à Courmayeur en car. Le temps est maussade, couvert et pluvieux. Magali, Floriane et Jérémie m’accompagnent.
A Courmayeur, sur la ligne de départ , de la musique et du monde. Je me place assez près de la ligne afin de ne pas être gêné. Le départ est donné, et il pleut toujours.
Je pars tranquille, je vais courir aux sensations, je veille à bien prendre un gel toutes les heures. Je pars pour 98 km de course en montagne. Arrivent les premières montées, « la tête de la Tonche », 2584 m, je les passe bien. Je double et me fais doubler, mais je garde mon allure, je veille à être en sous-régime surtout, je suis calme et serein.
La grosse montée, le col du Grand Ferret, elle est longue . Je prends patience, je ma cale dans mon allure, je m’alimente bien et bois bien. Elle est dure cette montée parce que lorsqu’on lève la tête, on voit le sommet du col.
Looking good mate !! Go go Eric !
C’est bon, on arrive avec un vent terrible.Je bascule en SUISSE . Viens la descente sur Champeix, il pleut toujours, je descends pas trop mal, je glisse, je vois des coureurs tomber. Des spectateurs Suisses sont là et nous félicitent de courir dans ces conditions. Avant d’arriver sur Champeix il y a une montée dans les bois, c’est de la boue, des flaques d’eau, ça commence à devenir n’importe quoi. Nous sommes au 55 km.
J’arrive au ravitaillement de Champeix, nous sommes bien accueillis. On nous donne de la soupe, à manger, à boire, on prend soin de nous, on nous demande comment ça se passe. Nous sommes trempés. Il pleut toujours et il fait froid. Il y a du monde aux ravitaillements, des coureurs qui ont du mal à repartir. Je repars. Puis viens la montée du col de la Bovine, très dure, la plus dure, dans les bois et les rochers.
De l’eau ruisselle partout. Il est 19-20 h. C’est dur, nous montons, traversons des ruisseaux. En haut du col de la Bovine, je mets les lampes frontales. La course continue, l’eau ruisselle de partout. Nous sommes trempés, et il fait froid maintenant. J’arrive à Trient, autre ravitaillement, et là j’apprends que L’U.T.M.B a été arrêtée au bout de 30 km, pour cause d’éboulement suite aux conditions météorologiques.
C’est la grande interrogation chez les coureurs. Que faisons-nous ? A partir de là, sous la pluie et dans le froid, je n’ai qu’un seul but, franchir la ligne d’arrivée. J’ai remis à plus tard toute idée de temps. Je mange très bien au ravitaillement. Encore une belle montée et une belle descente jusqu’à Vallorcine. C’est dans les bois, c’est long et surtout ennuyant : on en voit pas la fin.
Ah oui, pas fastoche hein !!! Notez qu'il a toujours le sourire : C'est bon signe
C’est le dernier gros ravitaillement, je mange, je me lave les bras (je suis tombé), les gens sont trempés et transis. Tout le monde se réchauffe autour d’un chauffage. Je repars, je connais le parcours ou du moins la fin de la course, elle est proche. Je repars en courant, je suis seul.
Je rejoins un coureur qui souffre du mollet. Nous courons un peu, marchons beaucoup. C’est un Toulonais, il me parle du Trail du Mercantour auquel il a participé où 3 coureurs égarés sont morts de froid… Puis la montée à tête au vent, c’est une montée violente, on ne voit pas à 2 mètres. Dans cette montée nous rejoignons un anglais tout heureux de ne plus être seul.
Tête au vent est vaincue, viens ensuite la montée sur Flégère, nous n’y voyons plus rien, j’ai beau avoir mes deux lampes frontales. On recherche le chemin qui n’est plus qu’un ruisseau. Il fait froid, il fait nuit, nous sommes trempés et frigorifiés, il est 4h du matin.
Nous passons dans des endroits où nous avons de l’eau jusqu’à mi mollet. A Flégère, c’est un petit ravitaillement, les bénévoles nous attendent, ils voient nos frontales et nous appellent. Ils nous offrent de la soupe, un médecin nous entoure le corps avec notre couverture de survie.
Ils nous informent que la CCC a été neutralisée à Vallorcine. Ils prennent bien soin de nous. Ils voient que nous sommes encore valides. Nous repartons Sur Chamonix, l’anglais descend seul et j’accompagne mon blessé, je n’ai plus de contraintes d’horaires. Nous marchons jusqu’à la ligne, je voudrais bien courir mais j’accompagne mon blessé.
Magali qui est venue à ma rencontre, prend quelques photos dans Chamonix.
Nous franchissons la ligne d’arrivée au matin, on nous annonce que nous sommes les derniers finishers, car la course a été neutralisée.
Voilà c’est fini.
J’étais motivé et entraîné pour cette course, c’est dommage, la météo en a décidé autrement, c’est le jeu. C’est une belle expérience que j’ai vécu avec le recul. Les montées et les descentes, en montagne, sous la pluie, dans la boue, dans le noir ou le brouillard, dans le froid, c’est excellent pour les cuisses, les chevilles et le mental surtout.
J’ai toujours su que je franchirais la ligne, je me suis bien alimenté. Je n’ai pas pu fourni réellement mon effort, mais c’est partie remise, mais je prendrais plus de change, une serviette et des chaussettes notamment. J’avais reçu un SMS annonçant le mauvais temps.
Je ne me plains pas, j’ai franchi la ligne d’arrivée.
L’U.T.M.B a été arrêtée au bout de 30 km, des coureurs viennent du monde entier pour y participer (il y avait beaucoup de Japonais), ils n’ont pas pu courir. Quand à la TDS, le départ n’a jamais été donné.
Je reste donc un peu sur ma faim.
Les organisateurs ont pris leurs responsabilités. L’année prochaine, je fais L’U.T.M.B
Ou est 2.45 ?
Vous l'avez trouve ?
ERIC , MAGALI ,FLORIANE ET JEREMIE
PS : Blanquette dit Bravo, bravo et encore Bravo !!! Et vous ?